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Des foules immenses défilent à travers la France, faisant monter la pression contre la réforme des retraites de Macron

La réforme porterait l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.
Les écoles, les réseaux de transport et les livraisons des raffineries sont touchés.
Macron : La réforme est indispensable pour assurer la viabilité du système de retraite.

Des foules immenses ont défilé mardi dans toute la France pour dire « non » au projet du président Emmanuel Macron de faire travailler les gens plus longtemps avant la retraite, la pression dans la rue s’intensifiant face à un gouvernement qui affirme qu’il restera sur ses positions.

Les sondages d’opinion montrent qu’une majorité importante de Français s’oppose à l’augmentation de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, une mesure que Macron juge « vitale » pour assurer la viabilité du système de retraite.

Le ministère français de l’Intérieur a déclaré qu’un total de 1,272 million de personnes ont participé aux manifestations dans tout le pays, soit une légère augmentation par rapport à la première manifestation nationale du 19 janvier. À Paris, un total de 87 000 personnes ont défilé, contre 80 000 le 19 janvier, a-t-il ajouté.

« C’est mieux que le 19. (…) C’est un vrai message envoyé au gouvernement, disant que nous ne voulons pas des 64 ans », a déclaré Laurent Berger, qui dirige la CFDT, le plus grand syndicat français, avant la marche de Paris.

Lors d’une conférence de presse conjointe à la fin de la marche, les dirigeants syndicaux ont déclaré qu’ils organiseraient d’autres grèves et manifestations contre la réforme les 7 et 11 février.

Marchant derrière des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Non à la réforme » ou « Nous n’abandonnerons pas », beaucoup ont déclaré qu’ils descendraient dans la rue aussi souvent que nécessaire pour que le gouvernement fasse marche arrière.

« Pour le président, c’est facile. Il est assis dans un fauteuil… il peut travailler jusqu’à 70 ans, même », a déclaré Isabelle Texier, chauffeur de bus, lors d’une manifestation à Saint-Nazaire, sur la côte atlantique. « On ne peut pas demander aux couvreurs de travailler jusqu’à 64 ans, ce n’est pas possible ».

Les grévistes ont perturbé les livraisons des raffineries françaises, les transports publics et les écoles, même si, dans plusieurs secteurs, ils ont été moins nombreux à débrayer mardi que le 19, la crise du coût de la vie rendant plus difficile le renoncement à une journée de salaire.

D’AUTRES GRÈVES ?

Pour les syndicats, le défi sera de maintenir les débrayages à un moment où la forte inflation érode les salaires.

Selon une source syndicale, quelque 36,5 % des travailleurs de la SNCF étaient en grève à la mi-journée, soit une baisse de près de 10 % par rapport au 19 janvier, même si les perturbations du trafic ferroviaire étaient largement similaires.

Sur les réseaux ferroviaires, seul un TGV sur trois circulait et encore moins de trains locaux et régionaux. Les services du métro parisien ont été désorganisés.
Grève nationale en France contre la réforme des retraites

Le groupe EDF (EDF.PA) a déclaré que 40,3 % des travailleurs étaient en grève, contre 44,5 % auparavant. Le ministère de l’éducation a également déclaré que moins d’enseignants ont quitté leur travail.

Les syndicats et les entreprises ont parfois divergé sur la question de savoir si cette grève était plus ou moins réussie que la précédente. Pour TotalEnergies (TTEF.PA), moins de travailleurs dans ses raffineries avaient déposé leurs outils, mais la CGT a déclaré qu’ils étaient plus nombreux.

Quoi qu’il en soit, l’approvisionnement en électricité en France a diminué d’environ 5 %, soit 3,3 gigawatts (GW), les travailleurs des réacteurs nucléaires et des centrales thermiques ayant rejoint la grève, selon les données d’EDF.

Et TotalEnergies a déclaré que les livraisons de produits pétroliers depuis ses sites français avaient été interrompues, mais que les besoins des clients étaient satisfaits.
BRUTAL

Le gouvernement a déclaré que le report de l’âge de la retraite à 64 ans n’était « pas négociable ».

Et avec la réforme posant un test de la capacité de Macron à faire passer le changement maintenant qu’il a perdu sa majorité de travail au parlement, certains se sont sentis résignés au milieu des négociations avec les opposants conservateurs qui sont plutôt ouverts à la réforme des retraites.

« Cela ne sert à rien de faire la grève. Ce projet de loi sera de toute façon adopté », a déclaré Matthieu Jacquot, 34 ans, qui travaille dans le secteur du luxe.

La réforme du système de retraite rapporterait 17,7 milliards d’euros (19,18 milliards de dollars) de cotisations annuelles supplémentaires, selon les estimations du ministère du Travail. Les syndicats affirment qu’il existe d’autres moyens d’augmenter les recettes, comme taxer les super-riches ou demander aux employeurs ou aux retraités aisés de contribuer davantage.

« Cette réforme est injuste et brutale », a déclaré Luc Farre, le secrétaire général du syndicat UNSA des fonctionnaires.

Au niveau local, certains ont annoncé des opérations « Robin des Bois » non autorisées par le gouvernement. Dans le Lot-et-Garonne (sud-ouest), la section syndicale locale de la CGT a coupé le courant de plusieurs radars et désactivé des compteurs électriques intelligents.

« Quand l’opposition est aussi massive, il serait dangereux pour le gouvernement de ne pas écouter », a déclaré Mylène Jacquot, secrétaire générale de la branche fonctionnaires de la CFDT.

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