Papillomavirus : La couverture vaccinale est encore trop faible en France
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Papillomavirus : La couverture vaccinale trop faible en France

La couverture vaccinale est encore trop faible en France.
Les premiers vaccins contre les papillomavirus (HPV), responsables des infections sexuellement transmissibles (IST), ont été prescrits en France en 2007. Cependant, malgré les preuves de son efficacité, ce vaccin reste impopulaire. Si dans la majorité des cas, les papillomavirus ne provoquent aucune maladie, ils sont à l’origine de 6 300 cancers chaque année en France. Parmi ceux-ci, 3 000 sont des cancers du col de l’utérus dus à la présence persistante de l’infection par les HPV. Mais ils sont également responsables de cancers de la vulve, du pénis ou de la sphère ORL.

En 2021, moins de 50% des jeunes filles de 15 ans ont reçu une première dose. Face à cette trop faible couverture vaccinale, Emmanuel Macron, le ministre de la Santé François Braun et le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye doivent se rendre aujourd’hui – mardi 28 février – au collège Jean-Lartaut de Jarnac (Charente) pour parler de prévention et assister à une séance de vaccination au sein de l’établissement.

Plusieurs raisons expliquent le manque de popularité de ce vaccin, initialement proposé aux jeunes filles âgées de 11 à 14 ans. Tout d’abord,

« le fait que l’on mette sur la table l’idée de ce vaccin alors que les jeunes filles sortent de l’enfance mais peuvent potentiellement avoir des premiers rapports sexuels a dérangé »,

explique Élisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations de la Haute Autorité de santé (HAS).

Les médecins de famille étant peu à l’aise avec les questions de sexualité, « environ 10% des préadolescents ne se voient pas proposer le vaccin par leur médecin », estime Daniel Nizri, président de la Ligue contre le cancer. La proposition de ce vaccin suscite également des interrogations de la part des parents, qui n’avaient pas encore pensé au fait que leur enfant « pourrait commencer sa vie sexuelle, même s’il la commence habituellement beaucoup plus tard », indique Elisabeth Bouvet.

Le vaccin a ensuite été recommandé également pour les garçons en janvier 2021, en partie « pour désexualiser le sujet et montrer qu’il nous concerne tous », explique Elisabeth Bouvet. Depuis cet élargissement, le nombre de jeunes filles de 15 ans ayant reçu une première dose est passé de 34% en 2019 à 45,8% en 2021. Autre cause de ce retard : une importance disproportionnée accordée aux effets secondaires. « La crainte de ces effets est évoquée par 20% des parents de préadolescentes non vaccinées « déplore Daniel Nizri.

Accélérer le nombre de vaccinations contre le papillomavirus semble d’autant plus nécessaire que l’on observe qu’en Australie, où des campagnes de vaccination ont eu lieu dans les écoles, « il y a une réduction de près de 90% des affections au niveau du col de l’utérus », souligne Elisabeth Bouvet. L’école apparaît alors comme un acteur qui peut jouer un rôle majeur. En plus de sensibiliser dès le plus jeune âge, « la vaccination à l’école permet d’aller vers les populations les plus fragiles économiquement, celles qui ont tendance à moins prioriser leur santé » souligne la présidente de la Ligue contre le cancer.

Elisabeth Bouvet estime même que

« la vaccination à l’école est une condition nécessaire au succès de cette campagne de vaccination ».

Pour aller plus loin, la Ligue contre le cancer entend demander, dans les prochaines semaines, que ce vaccin soit rendu obligatoire.

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