En Gironde, la destruction de l’immeuble Le Signal, symbole du changement climatique.
L’érosion du littoral à Soulac sur Mer a finalement provoqué la destruction du « Signal ».
Cette barre d’habitation des années 1960, située à Soulac-sur-Mer, a dû être évacuée en 2014. D’un petit paradis en bord de mer à un symbole du changement climatique et de ses effets.
Le Signal, ce bloc de 78 logements construit en 1967 sur une dune de sable à Soulac-sur-Mer (Gironde) va être détruit.
Au lendemain de la tempête Xynthia, qui a frappé la côte atlantique en 2010, les habitants de ce bloc de béton ont vu la mer devenir soudainement une menace. En avalant soudainement plusieurs mètres de falaise, elle avait progressé dans les terres, bien trop près de leurs habitations.
« J‘avais acheté cet appartement pour y recevoir mes petits-enfants car nous le quittions en maillot de bain pour aller directement à la plage avec nos serviettes. Mais ne croyez pas que cet immeuble abritait des gens aisés. Nous étions des gens qui travaillaient et nous nous sommes achetés quelque chose pour nous offrir un peu de bien-être«
raconte Jacqueline Gandoin, aujourd’hui âgée de 90 ans.
Le chantier de destruction de l’immeuble Le Signal à Soulac-sur-Mer (Gironde) débute ce vendredi 3 février, en présence du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et du secrétaire d’État à l’écologie.
Du haut de ses 4 étages et de ses 78 appartements, Le Signal est tout un symbole.
Construit en 1967, ce bâtiment est le reflet de la promotion immobilière parfois excessive de l’époque.
Mais depuis 2014, il est plutôt devenu une illustration de l’érosion côtière.
En effet, lors de sa construction il y a 56 ans, Le Signal était à 200 mètres de la mer, la plage s’étendait alors à perte de vue.
Actuellement, une bande de sable de seulement dix mètres le sépare des vagues.
Un effet de l’érosion côtière qui menace aujourd’hui des centaines de communes en France.
Dans ces territoires, le recul du littoral est très rapide, obligeant les autorités à raser des constructions dont la sécurité n’est plus garantie.
C’est le cas en Gironde avec la démolition du Signal, c’est aussi le cas par exemple en Seine-Maritime où le camping situé à Quiberville sera installé ailleurs, loin des vagues.
En France, 864 communes littorales sont menacées par l’érosion côtière.
Elles peuvent, grâce à la loi climat et résilience, bénéficier d’aides financières et techniques pour anticiper les risques, mais seules 126 en ont fait la demande.
« C’est l’illustration de ce qu’il ne faut plus faire, c’est-à-dire continuer à construire dans les zones menacées »
explique Stéphane Béchu, député de Vendée et auteur d’un rapport sur le littoral publié en 2019.
